La durabilité se décline de plusieurs façons chez Hovmand A/S
Gagner beaucoup d’argent à n’importe quel prix n’est plus dans l’air du temps : l’humilité, la curiosité et le souci de la qualité sont les piliers d’une bonne entreprise, déclare Søren Hovmand, Président Directeur Général.
par Henrik Førby Jensen
Que pense le PDG d’une entreprise innovante et primée pour son développement durable? Nous avons rendez-vous avec Søren Hovmand au siège de Hovmand A/S à Køge.
Ses réflexions s’inscrivent à la fois dans le présent et le passé, et portent aussi bien sur la production, la culture et les valeurs.
« Dans les années 1980, gagner beaucoup d’argent était perçu comme intelligent et ce n’était pas grave si on laissait un peu de désordre au passage. Aujourd’hui, être riche n’est plus dans l’air du temps, ou plutôt, il est préférable de rester humble. Nous sommes humbles dans notre manière d’aborder notre travail : il n’est plus question de gagner le plus d’argent possible. Nous avons une vision plus large », explique Søren Hovmand avec un regard amical et accueillant.
Des Français peu ordinaires
En ce mardi après-midi, les réunions vont bon train au sein de l’entreprise. Toutes les salles de réunion sont occupées et quatre commerciaux nouvellement embauchés dans la succursale française sont en visite. Cette succursale est la dernière branche développée par l’entreprise qui fabrique des équipements de levage pour le secteur commercial.
Sur les quatre Français, trois sont des femmes, le signe d’une approche durable de l’égalité des sexes dans le secteur, souligne M. Hovmand.
« Nous ne les avons pas recrutées parce qu’elles sont des femmes, mais parce qu’elles sont les meilleures. Bien que cela soit relativement inhabituel dans notre secteur, cela reflète toutefois notre approche. Cependant, nous envisageons prudemment le passage des prochaines étapes en matière de diversité. Il ne suffit pas de le dire, nous devons également le vivre », déclare le directeur.


Une entreprise durable
La question de la durabilité était au cœur de la conception du siège de l’entreprise inauguré en 2019 à Køge, au Danemark. Les panneaux solaires sur le toit couvrent 25 % de la production d’électricité de l’entreprise, et l’adoption d’un LEAN management efficace a permis de réduire au maximum les pertes de temps et de carburant lors de la production et du transport.
« Nous économisons beaucoup de ressources. Auparavant, nous nous déplacions en voiture pour effectuer nos nombreuses visites clients. Cela fonctionnait très bien, mais c’était cher et nous consommions beaucoup de diesel. La crise du COVID nous a appris à organiser les visites clients en ligne. Désormais, grâce à notre système APP18, les clients peuvent se connecter et sélectionner eux-mêmes certains produits. Cela fonctionne un peu comme des briques de Lego. Ils peuvent ensuite prendre rendez-vous avec nos conseillers, nous avons la possibilité de faire des démonstrations de produits dans notre studio de télévision, et ils peuvent terminer en passant commande », explique Søren Hovmand. Cette approche durable s’applique également aux résultats :
« Notre taux de vente par commercial est aujourd’hui supérieur à celui d’avant la crise du COVID, et nous économisons beaucoup de carburant. Et qui dit économies d’énergie, dit économies d’argent. De plus, nous prenons moins l’avion pour nous rendre à nos réunions », rajoute M. Hovmand.


Un toit végétalisé
Comme mentionné précédemment, les toits plats du siège sont recouverts de panneaux solaires. Søren Hovmand envisage également de développer une plus grande biodiversité dans les espaces extérieurs de l’entreprise.
« Nous aimerions avoir plus de verdure autour du bâtiment. Le toit n’a peut-être pas la capacité d’accueillir un grand potager, mais nous pourrions y installer quelques ruches et profiter d’une nature un peu plus sauvage. Je pense que nous avons aussi probablement besoin de plus de voitures électriques. »
Il est cependant difficile de réduire davantage la consommation d’énergie pendant le processus de production. Ici, entre 96 et 98 % de la consommation émane des fournisseurs de l’entreprise.
« Faut-il emballer dans du carton ou du papier recyclé et utiliser des palettes jetables ? Ce n’est pas aussi simple. À l’inverse, nos produits ont une durée de vie incroyablement longue, et nous étudions la possibilité de mettre en place un programme qui permettrait de nous renvoyer les matériaux au lieu de les mettre au rebut. Nous réfléchissons également à une manière de fabriquer des produits qui ne requerraient pas la supervision d’un technicien de service pour le remplacement des batteries. Nous enverrions des boîtiers de batteries recyclées neufs aux clients, qui les installeraient sur des chariots élévateurs avant de nous renvoyer les boîtiers usagés. Nous simplifierions ainsi la procédure et garantirions un processus écologique », explique Søren Hovmand.


Personnes et culture
Chez Hovmand A/S, la durabilité est aussi une question de culture et de comportement des employés. L’été dernier, un responsable des ressources humaines a été nommé à la tête du service « Personnes et culture » dont l’objectif est de maintenir et de développer les valeurs de l’entreprise, qui reposent sur quatre principes fondamentaux.
« Nous devons être ambitieux. Cela signifie que nous devons faire les choses correctement. Nous devons être innovants, c’est-à-dire être créatifs et donner de l’espace à tout un chacun. C’est ainsi que nous pilotons notre entreprise. Nous devons faire preuve de respect dans nos interactions. Nous devons également être bienveillants. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela se traduit, entre autres, par le fait que nous n’avons pas de place pour les machistes ou toute autre personne qui s’imposerait et se comporterait mal parce qu’on lui en laisserait l’occasion. Parce que nos collaborateurs sont ouverts d’esprit et honnêtes. C’est pour cette raison que nous préparons nos nouveaux recrutements avec soin, et que nous veillons également à ce que nos nouveaux employés suivent une procédure d’intégration complète », explique le directeur.
Il résume :
« Notre vision est celle du développement durable. Nous devons être en mesure d’attirer les bons collaborateurs. Nos employés doivent être heureux et avoir la possibilité de se développer. Nous devons éviter de salir la planète. Et nous devons aussi gagner de l’argent. Pour nous, c’est cela être durable. »
L’exemple des jeunes
Une des filles du directeur est végétarienne, et il constate que la jeune génération assume une grande part de responsabilité dans le développement mondial. Il a une vision globale de leurs demandes pour un monde meilleur.
« Ils font des choix et se retirent volontairement de l’équation. Ils agissent pour une plus grande cause. Que pensera-t-on de Greta Thunberg dans 2000 ans ? Que pensaient les gens de Jésus il y a 2000 ans ? »